Paloma Kuns – Cereza Café

Des femmes, aux yeux grands ouverts ou intimement fermés ;
des femmes, à la nudité pourtant pudique ;
des femmes, à la sensualité innocemment portée.

Les personnages qui peuplent l’univers pictural de Paloma Kuns sont féminité à l’état pur. Presque un idéal, si derrière ses « femmes africaines » il n’y avait pas cet indice qui fait comprendre au spectateur qu’elles sont bien réelles, en os mais surtout en chair, en vies et en expériences.

On les entend presque papoter en cueillant des grains de café, sou er en portant le panier de manioc sur
la tête, riant aux éclats au marché, chuchotant entre elles sur le pas d’une porte…

Quand Paloma les raconte, ces femmes, ses yeux brillent, ses mains montrent l’élégance, la volupté, la candeur de celles qui portent le monde sans paraitre s’en apercevoir.

Paloma est une femme de racines. Une femme libre pourtant, qui vole, qui ose écouter ses instincts et assume ses dé s. Une femme exigeante avec ses objectifs, et bienveillante envers ses désirs.

Le Venezuela n’était plus assez pour elle, elle
est partie en France à 25 ans. Ingénieure
chimiste accomplie, elle décide de se consacrer à l’enseignement, puis au management. Sa carrière va croissant ; mais Paloma sent ses ailes s’alourdir…

L’ex-compagnon universitaire devenu son mari est expatrié au Gabon. Un nouveau départ ? Peut-être tout simplement un retour aux racines.

Dès les premiers jours, Paloma s’ouvre, comme
une eur qui retrouve la douceur du printemps
après l’hiver. La chaleur, les odeurs, les saveurs, les couleurs, les bruits, la moiteur ambiante, la musique, le toucher, le doux chaos… tout lui parle, tout la touche. Elle croit revenir en enfance en redécouvrant ce qui a marqué sa jeunesse vénézuélienne. En temps de Pangée, avant la séparation des continents, son pays natal et celui de son adoption étaient étonnamment tout proches…

Elle devait faire quelque chose avec toutes ces impressions. Elle aurait voulu se promener avec son appareil et prendre des instantanés sans arrêt. Mais c’est déconseillé. A Port Gentil, se laisser prendre en photo, c’est donner une partie de son âme. Alors Paloma a pris son calepin, ses crayons, et elle a commencé à sketcher. Elle a pu aborder le Gabon de façon plus directe sans l’obstacle de l’objectif. Elle se l’est approprié, se l’est dépeint par son propre regard, se l’est raconté par son propre trait.

Dans cette nouvelle terre si familière, elle a marché sur les traces des cultivatrices. Le Gabon, berceau de l’espèce Robusta, produit moins de café aujourd’hui ; mais là où la culture caféière a cédé sa place à toutes sortes de fruits, la chaleur des cerises reste et les grains continuent de nourrir terres et vivants de leur force télurique !

Les oeuvres de Paloma Kuns sont un merveilleux synchrétisme, où Amérique Latine et Afrique s’entremêlent dans une danse colorée et fondamentalement féminine.

Christina Chirouze M. Commissaire de l’exposition

Cliquez sur l’image pour voir le catalogue

Afiche Cereza - Café_Caféothèque.jpg

Published by ChristinaCM

Chapina parisina en busca de emociones culturales Viajante de lo inaudito Centraca en el alma En papel : licenciada en gestión cultural (Université La Sorbonne Nouvelle - París) y máster de Estudios Latinoamericanos (Instituto de Iberoamérica - Universidad de Salamanca - España). Actualmente: administradora para La Caféothèque - París Fundadora del colectivo de curaduría en cafés Coffeexhibits Fundadora y presidenta de la asociación ACÁ : Asociación Centroamericana en París

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