J’ai toujours vu George comme un promeneur : déambuler dans les rues, de Paris, Rio, Washington, Tel Aviv, de son pas tranquille de carioca, me semble tellement essentiel que, parfois, j’en viens à me demander si ce ne serait pas l’activité principale de sa vie: une vie qui coule au rythme de ses enjambées, et de ses regards sur le monde. Je l’imagine déjà à 20 ans sur les trottoirs d’Ipanema guettant les messages occultes, ou des signes de poésie urbaine sur les murs du quartier latin.

Architecte, écrivain, peintre : ses talents se complètent et s’entremêlent. Cette passion pour les l’espace urbain, les immeubles, terrasses et quartiers; pour les mots, les lettres et les langues; pour les couleurs, les formes, la musique, le rythme… tout cela se retrouve dans chacune des œuvres de George Iso. Ses tableaux, toujours abstraits, équilibrent les matières, les formes et les tonalités, trois éléments qui transforment le caractère bidimensionnel de la toile en son architecture personnelle. Le peintre joue avec les codes du graffiti, laisse l’empreinte de son propre langage, oscillant entre partitions novatrices et signes gravés aux accents pré historiques.

Ambivalences est une exposition qui naît de ces promenades parmi les genres et les disciplines. Ses œuvres, toutes réalisées récemment lors de ses séjours à Paris, entre deux ateliers – Opéra et Buttes Chaumont – sont les témoins des recherches récentes d’un artiste qui continue à déambuler…
