Daniel Chauche, la mirada del “gringo”

Daniel Chauche.
Aquí, su nombre se pronuncia a menudo como se escribe: [TCHÁOUTCHÉ]. Suena casi maya, cuando lo dices así; una aliteración con Chichi, la ciudad mercado de Quiché; o “chucho”, la forma coloquial de nombrar a los perros de la calle. Pero los que le conocen mejor saben que su casa es “Chez Daniel”, una escuela de fotografía, una pequeña galería y un hotel donde los visitantes dan fe de las dotes de anfitrión de este franco-americano, guatemalteco de corazón.
Daniel Chauche (pronunciado “à la française”) llegó a Guatemala en 1975, tras una larga estancia en México. ¿El pretexto? Un estudio antropológico, no suyo sino de su novia. Descubrió la Guatemala rural a través de sus mercados. En San Juan Sacatepéquez, un pueblo de cultura kak’chikel en el altiplano central del país, ofrecía sus servicios como fotógrafo y vendía retratos. De una semana a otra, imprimía sus fotos, las enmarcaba y las entregaba a sus propietarios. Así es como Daniel Chauche se hizo un nombre como fotógrafo en Guatemala; y no es casual que las primeras personas que conocieron y apreciaron su trabajo no fueran galeristas de la capital, sino vendedores de frutas y verduras, “tortilleras” y camioneros. Su estudio fotográfico se hizo nómada: fondo blanco, trípode, flash.
La pareja vivió esta realidad guatemalteca donde la pobreza económica y la riqueza cultural se complementan, en una vida cotidiana hecha de tradiciones y trabajo duro. En 1976, en pleno conflicto armado, se produjo el terremoto más letal de la historia del país. Fue un golpe; la pareja vaciló, pero finalmente, poco después, se instaló definitivamente en esta tierra que había puesto su vida patas arriba.
Poco a poco, los retratos en blanco y negro de Daniel Chauche se dieron a conocer en otros círculos: el “gringo”, el “franchute” mostraba majestuosamente una realidad que los propios guatemaltecos no podían, o no querían, ver. Lejos de las imágenes epinales o de las postales de colores, vemos una Guatemala franca, verdadera, abierta: la miseria, pero sobre todo la humanidad que hay detrás de estos retratos, es abrumadora. Daniel ha dado un rostro a los que estaban en el fuego cruzado, la carne de cañón de la guerrilla o del ejército; ha puesto en el punto de mira a los que estaban demasiado acostumbrados a las sombras.
A diferencia de los reporteros de guerra, no hay ningún deseo de tomar partido, ni de demostrar nada. Sin política, sin compromiso particular, salvo el humano. Y esto es lo que hace que las imágenes de sus fotografías toquen lo universal; lo intemporal. En estos ojos, en esta expresión, todos podemos reconocernos.
Daniel Chauche, leyenda viva de la fotografía guatemalteca, es el más guatemalteco de los extranjeros; el corazón mismo de toda una generación de fotógrafos contemporáneos que han aprendido de él no sólo la técnica y la estética, sino también a ver lo humano y la belleza de su tierra, como sólo un ojo extranjero y amoroso puede hacerlo. Su Guatemala de los contrastes, tierra de negros, blancos, sombras y tonos de gris, sigue tan presente.

Daniel Chauche.
Ici, on prononce souvent son nom comme il s’écrit : [TCHÁOUTCHÉ]. Il semblerait presque Maya, ce nom, énoncé comme ça ; une allitération avec Chichi, la ville-marché du Quiché ; ou « chucho », cette manière colloquiale de nommer les chiens des rues. Mais ceux qui le connaissent mieux savent que chez lui, c’est « Chez Daniel », à la fois école de photographie, petite galerie, et hôtel où les visiteurs témoignent des dons d’hôte de ce franco-américain, guatémaltèque de cœur.
Daniel Chauche (prononcez à la française) est arrivé en 1975 à Guatemala, après un long séjour au Mexique. Le prétexte ? un travail d’anthropologie, non pas de lui mais de sa compagne. Le Guatemala, il l’a découvert rural, à travers ses marchés. Plus précisément à San Juan Sacatepéquez, un village de culture Kak’chikel sur les hauts plateaux du centre du pays. Là, il proposait ses services de photographe, et vendait des portraits. D’une semaine à l’autre, il faisait le tirage de ses photos, les encadrait, et les donnait en mains propres à leurs propriétaires. C’est ainsi que Daniel Chauche s’est fait un nom de photographe au Guatemala ; et il n’est pas anodin que les premières personnes à connaître et apprécier son travail n’étaient pas des galeristes de la capitale, mais des vendeurs de fruits et légumes, des « tortilleras » et autres camionneurs. Son studio photo s’est alors fait mobile : fond blanc, trépied, flash.
Le couple vit cette réalité guatémaltèque où pauvreté économique et richesse culturelle se complètent, en un quotidien fait de traditions et de durs labeurs. En 1976, survient, en plein conflit armé, le séisme le plus meurtrier de l’histoire du pays. C’est un coup en pleine face ; le couple oscille ; mais finalement, peu de temps après, s’installe définitivement dans cette terre qui a fait chavirer leurs vies.
Peu à peu, les portraits en noir et blanc de Daniel Chauche se font connaître dans d’autres cercles : ce « gringo », ce « franchute » montrait majestueusement une réalité que les Guatémaltèques eux-mêmes ne pouvaient, ou ne voulaient pas voir de face. Loin des images d’Épinal ou des cartes postales colorées, on y voit un Guatemala franc, vrai, ouvert : la misère, mais surtout l’humanité derrière ces portraits, bouleverse. Daniel a donné un visage à ceux qui se trouvaient entre deux feux, la chair à canon de la guérilla ou de l’armée ; il a mis sous ses projecteurs celles et ceux trop habitués à l’ombre.
Contrairement aux reporters de guerre, il n’y a pas de volonté de prendre parti, ou de prouver quoi que ce soit. Pas de politique, pas d’engagement particulier, sauf pour l’humain. Et voilà ce qui fait de ses photographies des images qui touchent à l’universel ; à l’atemporel. Dans ces yeux, dans cette expression, nous pouvons tous nous reconnaître.
Daniel Chauche, légende vivante de la photographie au Guatemala, est le plus guatémaltèque des étrangers ; le cœur même de toute une génération de photographes contemporains qui ont appris de lui non seulement la technique et l’esthétique, mais aussi à voir l’humain et la beauté de leur terre, comme seul un œil étranger et aimant sait le faire. Son Guatemala des contrastes, pays où le noir, le blanc, les zones d’ombre et les nuances de gris, est encore si présent.

Published by ChristinaCM

Chapina parisina en busca de emociones culturales Viajante de lo inaudito Centraca en el alma En papel : licenciada en gestión cultural (Université La Sorbonne Nouvelle - París) y máster de Estudios Latinoamericanos (Instituto de Iberoamérica - Universidad de Salamanca - España). Actualmente: administradora para La Caféothèque - París Fundadora del colectivo de curaduría en cafés Coffeexhibits Fundadora y presidenta de la asociación ACÁ : Asociación Centroamericana en París

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